Histoire du village
Biaches,
commune du canton et arrondissement de Péronne, porte en son blason d'or chargé d'une molette d'azur au chef de sinople.
Ce sont les armes de l'Abbaye de Biaches, ordre de Citeaux, fondée en 1235, supprimée en 1764 et réunie à
l'Abbaye, de Fervaques, Ornements extérieurs: croix de guerre 1914-1918 avec palme. Citation à l'ordre de l'armée du
27 octobre 1920: << située en pleine ligne de batailla été détruite en totalité par des bombardements nombreux et au cours de violents combats de 1916.
Village surtout agricole Biaches avait en 1900 une petite sucrerie édifiée à l'emplacement du château. Cette usine n'a pas été reconstruite après la grande guerre.
Château
Biaches, Briache, Biarch en 1250, et Bias sur une ancienne carte, Biach'lez-nonains au XVIème siècle, en latin Biachia, Biachum et Biachium, est un village assis sur les bords de la Somme, à l'ouest des fortifications de Péronne. On n'a rien de fondé sur l'étymologie de ce nom de lieu auquel sa position pourrait faire assigner une origine celtique. Beax et Bias, en langue romane, signifiaient: beau, gentil.
Cette paroisse existait assurément au XIIIème siècle ou fut fondé son monastère, et comme le prouve une charte de 1245 par laquelle Fursy, évêque d'Arras, donna plusieurs terres au territoire de Biaches, à l'abbaye du Mont-St.Quentin. On trouve encore, en 1389, une transaction d'Adrien, dix-huitième abbé de Ham, avec le chapitre de St-Fursy, au sujet de la dime de Biaches.
L'église, sous le vocale de St Médard,a subi, dans ces derniers temps, une restauration générale qui l'a presqu'entièrement renouvelée. La nerf est du XVème siècle, et le cur du XIVè, pour les parties qui en restent: les bas cotés sont plus récents. Le clocher, formé d'une belle tour, s'élevait autrefois au-dessus de la chapelle latérale vers le nord. Une chapellerie de St.Nicolas, différente de celle du château, avait été fondée dans cette église, avec un revenu de 140 livres pour terres affermées et à la charge de deux messes par mois. L'évêque de Noyon en avait la pleine collation, aussi bien que la cure, et il partageait avec l'abbaye de Ham, celle de Mont-St-Quentin et le chapitre de Péronne la dime de cette paroisse dont les derniers curés furent: MM.Guillemain, en 1730, et J.B. dassonvillez en 1790.
Il y avait à Biaches deux fiefs seigneuriaux différents; l' un de Franchicourt, et l' autre de Biaches proprement dit. Celui de Franchicourt et Frechenecourt, c' est à dire localisé jouissant de la franchise, avait un château et des seigneurs de ce nom. Mathieu de Frechenecourt, qui avait épousé une demoiselle de l'ancienne famille de Barleux. Au XVIème siècle, La Molière cite ce pays sous la dénomination de Plessis Biaches ; et vers la fin du XVIIème siècle, M. Bignon désigne comme seigneur de Biaches M. du Plessies, originaire de Picardie, ayant pour armes: écartelé aux 1 et 4 d'argent, à la fasce de gueules, chargé d'une burele vivrée d'argent aux 2 et 3 d'or, à 5 vires, ou pattes d'oies de sable, 2 1 et 2
Le domaine, du nom de Biaches, eut aussi ses seigneurs particuliers. Gilles de Biaches était mayeur de Péronne, en 1323; et Antoine de Biaches, licencié èz-lois en 1471 et 1476. Au Xvème siècle, cette seigneurie était passée aux boquel, comme le démontrent les titres suivants. En 1476, les archives de la maison d'Estournel, page 259, citent Martine d'Estournel comme belle-soeur de Catherine de Bertrancourt, femme de Henri Bouquel, seigneur de Biaches. en 1493, sous le priorat de Jean de Juda, Henri Bouquel, seigneur de Biaches, restitua à la chartreuse du Mont-Renault, près de Noyon, deux fiefs d'Isabelle, duchesse de bourgogne, engagés pour 1000 livres, et donna 400 livres pour les amortir.
Dés 1737, cette seigneurie appartenait à M. Bibaut de Misery, et Louis xv l'érigea en baronnie en 1768.
C'est alors que la seigneurie de Biaches commença à sortir de son obscurité; et, sous le règne suivant, la faveur royale s'élevaà un haut degré de puissance et de prospérité. M.Bibaut jouissait d'un grand crédit à la cour ou son épouse était dame d'honneur et favorite de Marie-Antoinette; et cette reine se plaisait à les combler tous deux de ses bienfaits.
Il n'y avait à Biaches qu'une maison seigneuriale peu importante, elle y fit construire à ses frais, et par l'architecte des bâtiments du roi, un château magnifique pour lequel on dépensa la somme énorme de 1.600.000 livres. On plaça dans les fondations une plaque de cuivre avec cette inscription : << L'an de grâce 1775, le 2è du règne de Louis XVI, dit le bienfaisant, le 16 octobre, a été posée cette première pierre par Messire Charles François Bibaut, écuyer-baron de Biaches, seigneur de Misery et autres lieux, et Dame Madame Julie-Louise de Chenault, son 2pouse, en présence du sieur Jean-Baptiste Bonnelet, achitecte-inspecteur des bâtiments du roi, chargé de la direction du château.>>
Marie-Antoinette honora de sa présence cette Habitation Somptueuse dont la construction dura quinze ans, pendant lesquels deux voitures furent continuellement employées à transporter les terres qui ont changé en prairie un marais fangeux qui l'avoisinait. Ce vaste édiffice était à peine terminé quand survint la révolution qui mit un terme aux faveurs profiguées à la maison de Biaches ; et depuis, famille, domaine,baronnie et Château, tout a disparu. Les terres furent achetées à bas prix, et le château, acquis pour 60.000 francs (de l'époque), à été presque entièrement démoli.
Le 11 septembre 1536, les impériaux, furieux de se voir obligés de lever le siège de Péronne, réduisirent en cendres Biaches et d'autres villages voisins.
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